Histoire de SEL
Les premiers « Local Exchange Trading Systems (LETS) », en français « Systèmes d’échanges locaux (SEL) », sont apparus au Canada dans les années 80. Leurs initiateurs cherchaient une manière de réinsérer dans la vie économique des personnes laissées pour compte. Il s’agissait de permettre à tous d’accéder à un certain nombre de services, malgré la pauvreté et le chômage, de revaloriser les compétences de chacun et de renforcer le lien social.
C’est ainsi que sont nées les monnaies locales. Elles s’inscrivaient dans la ligne des utopies du 19ème siècle, des bons de travail de Fourier, Proudhon ou Owen, ou de la « monnaie franche » à intérêt négatif, que Sylvio Gesell avait imaginée dans les années 1930.
Le premier SEL de France est né sous l’impulsion de l’« Alliance paysans – écologistes – consommateurs » d’Ariège. En décembre 1994, trois cents personnes adoptèrent le « grain de sel » comme monnaie locale. Les agriculteurs purent écouler leur production sur place, les chômeurs acquérir une alimentation de qualité, contre des services rendus. Des personnes, à l’assistance depuis longtemps, purent valoriser des compétences et retrouvèrent une vie sociale bien remplie. Les voisins firent connaissance et un véritable réseau prit naissance.
En Suisse Romande, depuis 1997 avec le premier groupe dans le Val-de-Ruz, une trentaine de groupes ont vu le jour, chacun avec son style, ses spécificités, son atmosphère.